Faute de remontées mécaniques ouvertes pour la saison en raison de l’épidémie de Covid19 qui nous poursuit de nombreuses personnes ne peuvent pas profiter de la neige tombée. Mais pour nous cela n’est pas un problème car nous avons la chance de pouvoir faire du ski de randonnée entre frères. Cette technique, accessible à tout skieur de bon niveau (à l’aise sur piste rouge au moins), permettant de remonter les pentes à l’aide de peaux de phoques synthétiques qui évitent de reculer ou faire du sur place en phase d’ascension, est une activité physique hivernale des plus agréable qui soit. Bien plus douce que le ski alpin, cette pratique de la glisse permet de découvrir la montagne autrement.
Le ciel, le soleil et la montagne
Sauf si l’on veut faire des chronomètres, le ski de randonnée permet de prendre son temps, de profiter du paysage et du silence de la nature, loin des foules. Nous le voyons aussi comme un moyen de s’entrainer efficacement en altitude. Les afficionados des pistes dammées diront que trop de temps est perdu à aller au sommet pour un ratio plaisir de glisse durée d’ascension très faible. Mais c’est parce que ces personnes n’arrive pas à profiter des charmes différents qu’offrent le ski touring comme l’appellent nos amis anglophones. Pour ma part je me régale à observer la faune présente, parfois des chamois, mais à chaque sortie les oiseaux qui flirtent avec le vent, jouent avec ce courant d’air en faisant dur sur place ou en accélérant à leur guise. La vue des hauteurs sur les vallées est également un ressourcement dont je ne suis jamais lassé et qui m’apporte une énergie débordante lorsque je fais ma sortie de la semaine!
Toujours en sécurité
Cette activité demande une bonne connaissance de la montage, d’étudier la météo afin de ne pas se faire pièger par le mauvais temps et de se renseigner au préalable sur l’itinéraire, ses particularités ainsi que sur les conditions d’enneigement. Le matériel est lui aussi très important, le triptic ARVA-pelle-sonde est l’indispensable à avoir sur soi et à savoir utiliser correctement en cas de besoin. L’ARVA doit être vérifié régulièrement, testé avant chaque départ et avoir des piles récentes (le froid accélérant l’usure). Un outil de cartographie, une boussole, de quoi se signaler (siflet, miroir) et communiquer (nous utilisons des talkie walkie en complément de nos téléphones GSM car le réseau est souvent absent), une couverture de survie et des vivres de courses sont aussi à prévoir en plus du matériel de ski adapté à la course du jour. Bien sur le casque est également incontournable. Mais attention le matériel ne fait pas tout et le plus important est de savoir le maîtriser.
Qui va piano va sano
Ou autrement dit, lentement mais surement. Le plus important est de ne pas se précipiter, vouloir aller trop vite, trop loin et trop haut. Une bonne formation en amont pourquoi pas avec le Club Alpin Français de votre secteur ou encore un guide professionnel ainsi qu’un accompagnement par une personne expérimenté assurera votre plaisir et votre sécurité. Vous profiterez ainsi grandement de votre sortie. En descente c’est la même chose, il faut rester attentif, y aller doucement, car on est hors domaine skiable et en cas d’accident il n’y aura pas de pisteur. Il est donc important de prévenir ses proches de nos intensions (lieu de la course, horaire de départ et arrivée prévue) pour en cas de besoin qu’il puissent déclencher les secours et pouvoir les informer au mieux.
La chance d’accéder à un terrain de jeu unique
Alors que sur le domaine skiable classique on passe sur les traces de la dameuse, dans des conditions identiques aux autres clients de la station, à des vitesses toujours plus importante, ici la philosophie est toute autre. Le but est de trouver de la bonne neige qui nous porte, la puff, cette poudreuse agréable à rider qui offre l’impression de flotter sur le manteau neigeux. Ce contexte apporte une tellle sensation de joie et de plaisir que l’on en devient de suite accroc. Le bonheur ensuite de voir sa trajectoire et ses courbes régulières dans un couloir (on l’espère toujours sans marque de chute) n’a pas de prix. En tout cas il mérite bien à notre avis les quelques goutes de transpiration versée lors de l’approche.
Et pour vous, le ski de randonnée est un plaisir comme pour nous ou bien un calvaire? Il me serait impossible de lister l’ensemble des raisons qui me font apprécier le ski de randonnée mais j’espère qu’avec ces quelques lignes j’aurais pu convaincre quelques un d’entre vous à s’y essayer. Si vous avez des commentaires sur les avantages et inconvénients de cette activité n’hésitez pas à les partager avec nous.
Bonne randonnées à tous,
Brice MASI